Dynasty Warriors: Godseekers

La série Dynasty Warriors et les jeux Musou (comprenant des licences variées basées sur le même concept de gameplay, comme Samurai Warriors) poussent comme des champignons. Parmi ces titres vient s'ajouter un nouveau Dynasty Warriors, lequel ne s'inscrit pas dans la continuité de la série. Il propose en effet une approche différente, mais sans pour autant faire l'impasse sur les visages familiers de la saga et sans renier son style de narration. Ce Godseekers n'est pas un hack 'n' slash, plutôt un Tactical-RPG et une extension de la série puisqu'il propose des combats au tour par tour dans le style de Dynasty Tactics ou Fire Emblem.

L'histoire se focalise sur Zhao Yun et ses comparses Lei Bin et Lixia, deux nouveaux arrivants dans la série. Comme d'habitude le récit est librement (est peut-être plus que d'habitude) inspiré de « Les Trois Royaumes », en prenant le point de vue de Zhao Yun. Lixia apporte une saveur différente, ses mystères et origines sont les clés de l'intrigue qui nous demande de collecter 5 orbes pour l'aider à vaincre une divinité. Au début de l'histoire, la jeune fille est en stase, mais Lei Bin va briser le scellé qui la retenait. A la suite de quoi Lixia décide de suivre les deux héros pour en apprendre plus sur les humains tout en cherchant à récupérer les orbes tombés entre les mains de plusieurs protagonistes du conflit. Mais ce ne sera pas si simple et l'intrigue vacillera entre mensonges, trahisons et alliances temporaires. Par moments déroutant, le jeu profite de sa narration bien construite pour permettre aux nouveaux venus dans l'histoire de ne pas perdre le fil...

Pour ce qui est de la connexion PS Vita, il est à noter que Dynasty Warriors: Godseekers ne pousse pas la PS4 jusqu'à ses limites. Bien que les cutscenes pré-calculées dispose d'un rendu visuel agréable, les graphismes du jeu se révèlent très banales sur votre télé. D'ailleurs, le titre semble davantage pensé pour la console portable que pour la console salon, même si quelques missions de la campagne principale peuvent prendre un long moment pour être complétées Ce n'est pas un problème insurmontable puisque les graphismes ne sont pas l'intérêt majeur de ce genre de titre. Heureusement, les cartes sont aisément lisibles, ce qui vous permet de mettre en place un plan rapidement. On en exigeait pas moins.

L'aspect stratégique est ici relativement simple. Les objectifs d'une mission demandent de vaincre un, deux voire plus d'officiers adverses. Bien que vous pouvez rehausser la difficulté en hard, vous échouerez rarement en raison de la multitude d'options, d'autant qu'il n'y a pas de mort permanente à prendre en compte (comme c'était le cas par exemple dans Fire Emblem ou Xcom). Lei bin, que vous contrôlerez dans la majorité du titre, à des attaques à distances et quelques-unes d'entre elles (comme une attaque Musou) atteignent jusqu'à 5 cases, dans une sorte de forme étoilée, et bien évidemment s'avère très efficace puisqu'elles éliminent un large groupe d'ennemis (et augmente la très importante jauge Synchro, sur laquelle nous reviendront plus tard).

La mécanique principale qui différencie Dynasty Warriors: Godseekers est cette fameuse attaque Synchro. Cette attaque coordonnée massivement destructrice implique des attaques de tous les personnages dans une zone avec le même effet dévastateur que dans la série principale. Elle demande de mettre en place des attaques combinées (de cinq personnages) et d'éliminer les rangs ennemis sur votre chemin (et parfois en vous acharnant sur certains afin de remplir une nouvelle fois la jauge pour le tour prochain). Cela procure une sensation de puissance incroyablement jouissive. S'assurer de bien augmenter sa jauge de Synchro est sans doute l'option stratégique la plus payante.

Dynasty Warriors: Godseekers n'est pas un jeu stratégique privilégiant la défense. Après avoir configuré nos personnages de manière à ce que leurs techniques ratissent large, afin d'augmenter au plus vite la jauge de Synchro, nous n'avions jamais à attendre plus d'un tour ou un tour et demi avant de pouvoir déclencher notre attaque spéciale. Elle peut sembler surpuissante au point d'être légèrement déséquilibrée, mais si vous mettez de côté les missions secondaires et que vous montez la difficulté au maximum, vous pourrez trouver du challenge dans les missions principales.

Nous disions que la plupart des maps avaient des objectifs plutôt basiques, mais certaines sont un peu plus élaborées, et nécessitent de maintenir une position, fuir, ou activer une orbe (en général en utilisant l'un des cinq éléments) depuis un point spécifique.

S'il n'est pas parfait, Dynasty Warriors: Godseekers propose tout de même un mélange de différents éléments intéressants et captivants. On prend ici un malin plaisir à déclencher les attaques Synchro, ou à débloquer les différentes capacités et techniques des nombreux personnages disponibles. Il y a une tonne de choses dans lesquelles on peut se lancer dans le jeu, la campagne en elle-même vous fournissant de bonnes heures de jeu grâce à ces 10 chapitres conséquents ainsi que les innombrables missions secondaires à compléter. Si vous appréciez le style scénaristique de Dynasty Warriors avec ses trahisons et ses coups de poignard dans le dos d'alliés et de guerriers honorables. Si vous souhaitez vous lancer dans des aventures profondes, dotées d'un système stratégique au tour par tour par moments déséquilibré, ce Tactical-RPG saura vous séduire. Sur PS Vita de préférence...