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The Witcher: Nightmare of the Wolf

Notre avis sur The Witcher : Le Cauchemar du Loup (Netflix)

Un prequel sanglant qui nous fait découvrir la jeunesse du mentor de Geralt, Vesemir, autour d'un événement clé de l'univers de The Witcher : le saccage de Kaer Morhen

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Annoncé lors de la Witchercon il y a un peu plus d'un mois, The Witcher : Le Cauchemar du Loup est sorti en ce début de semaine sur Netflix. Les événements narrés dans ce film d'animation précédent l'intrigue des livres et des trois jeux vidéo. Il revient sur la jeunesse de Vesemir, le mentor de Geralt qu'on croise dans The Witcher 3. C'est aussi l'occasion d'en apprendre plus sur un événement évoqué à plusieurs reprises dans l'œuvre d'Andrzej Sapkowski, l'auteur des livres, et dans celle de CD Projekt Red : le saccage de Kaer Morhen, dont Vesemir est l'un des rares témoins. Comme dans la série de Netflix avec Henry Cavill, on suit en parallèle plusieurs récits qui se déroulent à différentes périodes. On en apprend plus sur la vie d'un Vesemir adolescent juste avant qu'il ne devienne un sorceleur et sur sa vie environ soixante après, une fois devenu un sorceleur aguerri de l'école du Loup.

On retrouve les thèmes classiques de l'univers lugubre créé par Andrzej Sapkowski, notamment celui de la ségrégation. Les elfes qui habitaient jadis la terre occupée par les hommes ont vu leur nombre graduellement réduit après plusieurs pogroms organisés par ces derniers. Les sorceleurs, perçus comme des mutants sanguinaires par le reste de la société, vivent également reclus des hommes. La tension est palpable et une sorcière du nom de Tetra, a décidé de partir en croisade contre les sorceleurs qu'elle considère comme un danger pour la société. Elles les accusent de créer des monstres de toutes pièces et d'escroquer les hommes qui emploient les sorceleurs pour les tuer.

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Quelques libertés scénaristiques ont été prises par rapport à ce que l'on sait des événements évoqués dans le film. Par exemple, il est hautement improbable qu'un jeune Geralt ait pu être présent à Kaer Morhen au moment de son invasion par les fanatiques. Pareillement, Vesemir n'a sans doute pas eu le rôle majeur dans cet événement que le film lui prête. Enfin, aucun monstre n'était impliqué dans le saccage de la forteresse. Néanmoins, le film d'animation s'en sort malgré tout plutôt bien de ce côté-là car il parvient à ne pas trop dévier du matériel original. On peut attribuer ces différences à la déformation que subissent certains faits avec le passage du temps.

On a apprécié l'originalité de l'intrigue qui puise dans le lore de l'univers pour créer des concepts nouveaux. On pense notamment à l'histoire autour des mutations et des monstres hybrides. On remarquera que Kitsu, par exemple, est inspiré par la vixen, un monstre qu'on croise dans Season of the Storm et dans la bande dessinée Fox Children. Les monstres, justement, ont bénéficié d'une attention toute particulière. On en a découvert de nouveau comme la Mahr, une espèce d'araignée qui prend possession d'une personne pour la rendre folle. Le Leshen, également, qu'on a déjà rencontré dans The Witcher 3, ne ressemble en rien à son homologue du jeu vidéo. Il n'a pourtant jamais été aussi effrayant que dans Cauchemar du Loup.

Parlons maintenant des personnages. L'histoire est centrée sur Vesemir qui peut apparaître à certains moments comme un anti-héros. Il est très différent de The Witcher 3, où il paraissait sage et bienveillant. Vesemir est ici un jeune homme talentueux mais aussi arrogant et téméraire, qui semble plus préoccupé par l'argent qu'il gagne que par la vie des personnes qu'il sauve après avoir tué un monstre. On comprend très vite que ce n'est qu'une façade et que notre héros est capable de beaucoup plus d'empathie que ce qu'il ne laisse croire. La sorcière Tetra, est également un personnage cohérent qui n'est pas réduit à la haine qu'elle porte envers les sorceleurs. C'est une jeune femme aux pouvoirs extraordinaires qui, elle aussi, souffre de son statut dans une société qui la méprise. Ses motivations sont compréhensibles à défauts d'être pardonnables et elle ne semble pas dénuée de toutes qualités.

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En ce qui concerne les personnages secondaires, le film a l'intelligence de ne pas trop en introduire au risque de ne pas pouvoir leur accorder suffisamment de temps à l'écran. La majorité des sorceleurs sont des figurants ici à l'exception de Deglan, un sorceleur désabusé qui souffre de voir les siens condamnés à une pauvreté extrême et qui sert de mentor à Vesemir. Il y a également Lady Zerbst qui est peut-être le personnage le moins nuancé ici mais qui reste néanmoins très attachante. Elle est la voix de la raison dans cette histoire et se positionne comme une médiatrice chargée d'apaiser les tensions entre deux partis qui se détestent. Les moments qu'elle partage avec Vesemir sont particulièrement touchants.

Un dernier mot sur la musique, qui n'est pas sans rappeler celle de The Witcher 3. On retrouve la même inspiration celtique avec les chœurs de femmes, le tamboura (ou un instrument qui y ressemble) et les percussions. Ça fonctionne particulièrement bien pendant les séquences d'action car la musique est à la fois enivrante mais aussi légèrement malaisante. On ressent très bien la trance sanguinaire dans laquelle se retrouve Vesemir après avoir bu une potion.

Enfin, le film est également particulièrement sanglant (âmes sensibles s'abstenir). Le sang gicle à flot et les membres volent allègrement comme dans un film de Quentin Tarantino. L'animation est correcte mais parfois un peu saccadée. C'est une caractéristique de ce type d'animation mais c'est un peu dommage pour retranscrire la tension de certaines scènes d'action. Néanmoins, il nous a semblé que le monde de The Witcher s'adaptait parfaitement au style d'animation d'inspiration japonaise. L'univers de l'auteur polonais a toujours été impitoyable tant par les thèmes matures qui y sont abordés que par la représentation d'un monde sans pitié pour les plus faibles. Dans l'ensemble, c'est assez bien traduit dans Cauchemar du Loup.

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08 Gamereactor France
8 / 10
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